Le Lac du Der-Chantecoq : ses origines
Plus grand lac artificiel de France, et plus grand lac artificiel d’Europe hors lacs de barrages, le Lac du Der-Chantecoq en impose, lorsque vu du ciel : 4800 hectares, plus de 20 km de digues, 350 millions de m3 de capacité de stockage…
Situé dans la région naturelle de Champagne Humide, le Lac du Der-Chantecoq tire son nom du celte Dervos (traduit par « chêne ») puisqu’il se situe en plein Pays du Der, et du nom de l’un des villages, Chantecoq, qui furent détruits lors de sa mise en eau.
Sa construction fit suite aux grandes inondations de 1910 et 1924, où il fut décidé de réduire les crues de la Seine et de ses principaux affluents (dont la Marne, qui en est le principal).
Ainsi, un premier réservoir de 450 Hectares fut mis en eau dès 1938 sur la Blaise, à Champaubert-au-Bois (zone que l’on appelle aujourd’hui le « Vieux Der »). Le projet global fut mené jusqu’à la mise en eau de l’actuel lac en 1974, après des années de contestation de la part des habitants de la région.
De fait, ce sont deux canaux qui alimentent aujourd’hui le Lac du Der : le canal d’amener de la Marne, qui atteint quasiment 12 km de longueur, et celui, historique, de la Blaise qui alimentait initialement le « Vieux Der ».
3 villages furent rayés de la carte : Chantecoq, Champaubert-aux-Bois et Nuisement-aux-Bois, dont le seul vestige demeure aujourd’hui l’église de Champaubert, visible sur la presqu’île éponyme depuis le port de Giffaumont…
Le Der, haut lieu du tourisme
Avec plus d’un million de touristes qui fréquentent chaque année ses alentours, le Lac du Der est la deuxième destination touristique de la Marne, derrière la ville de Reims. On y trouve 3 ports de plaisance : le port de Nemours, le port de Nuisement, et la station nautique de Giffaumont, de loin la plus importante et la plus fréquentée. 6 plages sont mises à disposition du public, et il est possible de pratiquer le nautisme à voile ou à moteur dans les zones autorisées.
Dans la Champagne Humide environnante, ce sont des centaines d’étangs de toutes tailles qui entourent l’immense étendue d’eau. De nombreuses réserves privées de pêche attirent ainsi chaque année des milliers de pêcheurs venus de toute l’Europe.
L’église de Champaubert, vue du ciel La digue du site de Chantecoq Magnifique vue du port de Giffaumont et de son île Le port de Nemours, et le Vieux Der Vue sur la rive sud du Lac du Der Le Lac du Der, immense vu du ciel Vue singulière du Vieux Der Le vieux Der, à gauche, et le flan est du Lac Vu de l’Ouest, le Lac et sa rive sud, dont Giffaumont Presqu’Île de Champaubert, à l’est de Giffaumont Le port de Giffaumont, vu du sud Presqu’entier vu du ciel, l’immense Lac du Der-Chantecoq
Au pays des grues cendrées
Depuis 1977, les créations de zones réglementées se sont succédées sur le Lac du Der et ses environs, tant la richesse naturaliste y est immense. Réserve nationale de chasse et de faune sauvage (RNCFS), Zone de protection spéciale (ZPS), Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF), Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO), Zone humide classée de la convension de Ramsar, 4 sites classés Natura 2000… Autant dire que l’intérêt naturaliste qui est porté au lac et à ses environs est important !
Le Lac du Der demeure à ce jour le plus important site de migration d’oiseaux en France, et le principal site migratoire pour de nombreuses espèces.
Plus de 200 espèces d’oiseaux y ont été dénombrées, 40 espèces de mammifères, 20 espèces d’amphibiens, 45 espèces de libellules et pas moins de 200 espèces de végétaux peuplent le Der !
Mais le plus emblématique demeure indéniablement la grue cendrée (Grus grus), puisque ce sont chaque année entre 200000 et 350000 individus qui s’y posent, et pour une petite partie (20000 à 30000) qui y hivernent. Le Lac du Der détient d’ailleurs depuis 2013, le record européen de grues cendrées en dortoir, avec 206583 individus posés simultanément (!)